Une réponse négative qui claque dans l’air lorsque vous demandez à votre adolescent de faire quelque chose, un roulement d’yeux et un haussement des épaules lorsque vous exprimez une idée qui ne lui plaît pas, un ton qui monte lorsque vous lui formulez un reproche… L’insolence est une réaction commune chez les adolescents, et même chez les enfants ! Toutefois, mieux vaut rapidement recadrer, afin d’éviter des débordements.

L’insolence est le fait de faire preuve d’un manque de respect, ce qui peut être perçu, par la personne qui en est victime, comme une provocation. Pauline Dujardin, psychologue, insiste sur les limites de l’insolence : « cCest le ton qui est utilisé, ou la formulation, qui entraîne une provocation, mais le propos ne doit pas contenir d’insulte, sinon on bascule dans la violence. »

L’insolence joue sur le sarcasme ou sur l’ironie, mais pas sur l’insulte, ni sur l’agressivité. Cette attitude prend place dans un climat d’impertinence ou d’impolitesse, mais pas de violence. Les réactions insolentes de nos enfants ou de nos adolescents peuvent, parfois, prêter à rire ou à sourire, mais doivent tout de même être corrigées par les figures d’autorité.Pourquoi un adolescent réagit-il de plus en plus de façon insolente en grandissant ?

Pauline Dujardin rassure les parents confrontés à des réactions insolentes de la part de leurs adolescents : « c’est tout à fait normal ! » Si tous les enfants et adolescents ne font pas nécessairement preuve d’insolence en grandissant, nombreux sont ceux qui y recourent afin de prouver leur individualité, leur façon de penser, et s’opposer aux figures d’autorité.

« Il est commun qu’un adolescent, qui est en pleine construction de son individualité et de son indépendance, défie l’autorité et tout ce qui lui est imposé », assure la psychologue. L’insolence peut même être perçue de façon positive lorsqu’elle est, par exemple, une réaction de colère face à une injustice. Ce peut être un moyen de s’affirmer et de faire preuve de courage, en montrant ostensiblement son opposition à une figure d’autorité.

Si l’insolence peut donc être compréhensible, elle n’en reste pas moins une réaction à encadrer et à corriger de la part des parents ou d’autres figures éducatives, afin d’éviter des débordements.

Le plus important, recommande Pauline Dujardin, est d’essayer de comprendre, de préserver la communication et la relation, et de répondre à l’insolence de manière proportionnée. N’oublions pas que l’enfant, puis l’adolescent, se construit en fonction de ses modèles, qu’il agit par mimétisme et qu’il risque donc de faire preuve de plus en plus d’insolence, si on réagit nous-même de façon insolente, voire injurieuse, agressive ou violente.

La psychologue conseille de recadrer en répondant, par exemple, « Je n’accepte pas que tu me parles sur ce ton » ou « Tu peux être en désaccord, mais tu dois l’exprimer respectueusement ». Si la réaction insolente a lieu en présence de plusieurs personnes, il est alors idéal que ce soit une tierce personne qui recadre l’adolescent, et non la personne victime de l’insolence. Cela permet à l’adolescent de comprendre qu’il a bien dépassé les limites, et que ce n’est pas l’adulte qui se victimise. « On connaît le proverbe africain “Il faut tout un village pour élever un enfant”, mais j’ajouterais personnellement qu’il faut également tout un village pour éduquer un adolescent ! », sourit Pauline Dujardin.

Il est également vivement conseillé de réagir immédiatement, lorsque l’adolescent fait preuve d’insolence. En effet, s’il est normal que l’adolescent teste ainsi les limites, il est très important de lui montrer que les figures d’autorité face à lui sont solides et y répondront de manière proportionnée.

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