Comment transmettre la notion de consentement aux adolescents ?

Publié le par Marion Bellal
En collaboration avec Pauline Dujardin (Psychologue clinicienne)
Comment expliquer à nos adolescents ce qu’est le consentement ? Comment s’assurer qu’ils le respectent, notamment dans le cadre de la sexualité ? Les conseils de Pauline Dujardin, psychologue clinicienne
L’essentiel
Réalisé avec l’IA, validé par Parents.fr.
Plus de 50 % des femmes de 25 à 34 ans déclarent avoir vécu une situation de non-consentement dans le cadre de leur vie intime et sexuelle, selon les résultats du 6e état des lieux du sexisme en France, publié le 22 janvier 2024 par le Haut Conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes. Pour que cette situation inadmissible change enfin, il est indispensable que nous expliquions et transmettions la notion de consentement à nos adolescents, et même à nos enfants.
Le consentement, qu’est-ce que c’est ?
Le consentement est une notion particulièrement présente dans la sphère intime et sexuelle, mais elle ne s’y limite pas. Transmettre l’idée à notre enfant et notre adolescent que non, c’est non, et qu’il peut exprimer son accord ou son refus devant toute situation, est essentiel.
Dès le plus jeune, notre enfant doit savoir que son corps est son propre territoire et qu’il n’a pas à accepter qu’on le touche. Cela est extrêmement important pour lui, mais aussi dans son rapport à l’autre : notre enfant doit savoir qu’il ne peut pas toucher ou embrasser un autre enfant qui lui aurait dit qu’il ne le souhaitait pas ou qui exprime un rejet ou un malaise. « Le consentement, c’est tout simplement respecter le fait que notre corps nous appartient et que le corps de l’autre lui appartient », insiste Pauline Dujardin, psychologue clinicienne.
Comment transmettre la notion de consentement aux ados ?
La notion de consentement peut être transmise dès le plus jeune âge. On peut habituer notre enfant à lui demander son accord avant de le changer, avant de lui faire un câlin, avant de le porter… Celui lui permettra de comprendre que son corps lui appartient et lui évitera d’avoir peur du rejet s’il exprime un désaccord.
« Transmettre la notion de consentement aux enfants passe aussi par le rapport aux autres, par exemple en ne le forçant pas à faire un bisou pour dire bonjour s’il n’en a pas envie, mais en lui proposant de faire un coucou de la main », indique la spécialiste.
À l’adolescence, il est essentiel d’élargir cette notion aux corps des autres, notamment dans la sphère intime et sexuelle. Le consentement doit alors être également entendu avec des enjeux extérieurs : notre adolescent doit comprendre qu’un écart d’âge important ou une quelconque inégalité dans la relation (situation de dépendance économique, rapport d’autorité ou de force…) biaise la notion de consentement. Légalement, le consentement est valide quand le partenaire a à peu près le même âge et il n’est jamais valide avant l’âge de 12 ans, peu importe la situation.
En l’absence de consentement, il s’agit d’une agression sexuelle ou d’un viol. Il n’y a pas de consentement non plus en cas de chantage, d’usage de la force ou si la personne est en état d’ébriété, inconsciente ou sous l’emprise de drogues.
Des ressources pour nous aider à expliquer le consentement aux ados
Pauline Dujardin souhaite rassurer les parents mal à l’aise : « il n’y a aucun problème si on ne sait pas comment aborder ou expliquer ce sujet, mais il faut orienter notre adolescent vers des personnes de confiance plus à l’aise. » Des oncles ou tantes, des amis qui connaissent bien notre enfant, le corps enseignant… D’autres personnes peuvent expliquer cette notion capitale si on ne se sent pas à l’aise avec cette idée !
En outre, de très nombreuses ressources sont désormais accessibles sur Internet. Le site Onsexprime.fr, géré par Santé publique France et dédié aux adolescents, traite tous les aspects liés à la sexualité, avec différents formats, notamment des podcasts. Cette vidéo qui explique le consentement avec un thé est parfaitement construite. On peut également utiliser ce guide, conçu par Onsexprime, l’association Une Vie et le CRIAVS Île-de-France. Enfin, ne négligeons pas l’intérêt de séries qui abordent ce sujet, notamment Sex Education, disponible sur Netflix.