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Les enfants de pauvres sont-ils condamnés à l’illettrisme ?

PISA choc 1/5 – Premier épisode de notre enquête sur la panne du système éducatif francais. Dans la capitale, le service Paris Santé Réussite lutte contre l’illettrisme en associant médecins et enseignants.

Publié le 03 février 2014 à 14h23, modifié le 04 février 2014 à 07h37

Temps de Lecture 3 min.

Article publié par Le Monde

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Pisa Choc

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Au coeur de Paris, à deux pas du cimetière du Père-Lachaise, oeuvre un service pilote : Paris Santé Réussite (PSR). A sa tête, la neuropédiatre Catherine Billard, formée par trente années d’hôpital et autant d’études scientifiques. Dans son équipe, une psychologue et trois orthophonistes. En inaugurant le service, il y a trois ans, elles ont fait le pari que médecins et enseignants puissent, en collaborant, permettre à tous les enfants de lire.

Très vite, leur public de prédilection s’est situé dans le quart nord-est de la capitale. Les résultats d’une étude menée en 2005 sur un gros millier d’élèves de CE1 (un tiers des enfants de quartiers aisés, un tiers de « mixtes », un tiers de défavorisés) ont montré que 12 % des enfants testés présentaient globalement un retard en lecture. Toutefois, la proportion atteignait 25 % dans les arrondissements défavorisés, contre 5 % ailleurs. En fait, seul un tiers des faibles lecteurs sont suivis en orthophonie contre 18 % des bons lecteurs. « On multiplie les bilans sans coordination, s’indigne Nedjma Messaouden, l’une des orthophonistes qui oeuvre aux côtés de Catherine Billard. Résultat : des enfants qui n’ont pas besoin de soins en bénéficient, tandis que d’autres qui devraient être pris en charge ne le sont pas ! » Reste à les repérer.